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378 ■ OEUVRES

la philosophie forte et profonde qui a dicté cet excellent écrit.

��Sur T Éloge hUtorique de Louis-Joseph-Stanldas Le FÉron , premier Commandant de la Garde rfationale de Compiègne ; par M. Cha- BANON l'aîné, de l'Académie française, de celle des Inscriptions.

(1791)-

O^ peut compter , parmi les bienfaits de la liberté , la juste distribution de la louange pu- blique. Réservée autrefois presque exclusivement au rang , à la naissance , aux grandes places , elle était accueillie froidement par des hommes qui ne pouvaient y prétendre , qui entendaient célébrer des vertus, et des talens auxquels ils ne croyaient guère, ou tout au plus, vanter des services rendus au «gouvernement pour obtenir ses récompenses, et non pas à la nation pour mériter son estime. Ces idées , quoique peu développées dans des hommes peu réfléchis , n'en exerçaient pas une influence moins réelle , défavorable au panégy- riste comme à son héros : nul intérêt commun n'attirait à eux ni l'auditeur ni le lecteur. La li- berté seule pouvait créer cet intérêt qui anime tout , qui paie d'un sentiment intime tous les services rendus à l'état , qui regarde comme ime propriété nationale toute vertu , tout talent , en quelque lieu de l'empire que l'un ou l'autre se soit développé. La mort du jeune Le Féron , qui fut

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