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358 OliUVÎlES

'établissement d'un comptoir; il arrive à Macào, (Voù il revient en Europe, après s'être arrêté à Madagascar , et s'être pr(.>ciiré sur cette île des connaissances qui, à l'arrivée de Benyowsky en France, le rendirent intéressant pour les minis- tres alors en place. C'étaient MM. d'Aiguillon et de Boy nés. Ils le renvoyèrent à Madagascar pour y fonder l'établissement royal dont Benyowski leur avait fait agréer l'idée. Il paraît qu'il jouissait auprès d'eux d'une certaine faveur; mais elle fut inutile à l'établissement , qui n'était point ap- prouvé par les subalternes, intendans, commis, etc. ils traversèrent les vues de Benyowsky en tout ce qui dépendait d'eux , et parvinrent à faire échouer tous ses projets. 11 est vrai que son esprit romanesque leur donna de grandes facilités , et ils furent secondés par des événemens bizarres. Une vieille négresse qu'il avait amenée de l'île de France, parvint à le faire passer pour descen- dant d'un chef d'une certaine peuplade, et le comte devenait ainsi l'héritier d'une portion de l'île. Il accueillit et propagea cette fable absurde, sous prétexte qu'elle lui donnait le moyen de civi- liser la contrée, et de servir utilement la France dans le projet d'im établissement de commerce. Ce qu'il y a d'inconcevable, c'est qu'après avoir quitté l'habit français et le service de France, après avoir été déclaré roi d'une province dans l'île de Madagascar , il osa revenir en France, où ou l'a vu libre et bien traité par le ministère. On

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