Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/342

Cette page n’a pas encore été corrigée

338 ' OEUVRES

habitations, par leur liardiesse dans les entreprises de tout fifenre , par la découverte de toutes les communications entre les fleuves et des fleuves aux deux mers , par l'audace de leur navigation., par leur désir de s'ouvrir le commerce du Missis- sipi. Il est doux de voir la liberté voyager et s'étendre avec eux , fonder paiîout la société sur des principes trop long-temps méconnus de la vieille Europe rpii les retrouve enfin, les ad optera progressivement, et avec îe temps sera régéné- rée par le bienfait d'une terre autrefois engloutie sous les eaux et ignorée pendant des siècles.

On a proposé au concours , dans ces derniers temps , la question si la décuuvcrtc de V Amé- rique avait été nuisible ou utile aux hommes. La question s'applique-t-eile aux contemponiins de la découverte, et aux cinq ou six générations suivantes ? il ne paraît guère douteux que cette découverte n'ait été une calamité désastreuse. Se rapproche-t-on de la génération actuelle? le bien et le mal se mêlent , se confondent , et la question devient compliquée. Embrasse-t-elle les généra- tions à venir ? elle cesse d'être une question ; et la découverte de l'Amérique devient , pour l'hinna- nité entière , un véritable bienfait du ciel. Il suffit , pour s'en convaincre , de parcourir le livre de M. Brissot. Les progrès de la société chez les Américains , progrès sensibles même depuis la guerre et dans un si petit nombre d'années , re- poussent les prédictions sinistres , les augures

�� �