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3 I O OEUVRES

et alors cest le cardinal de llocheclionast qui se trouve la cause de la destruction des jésuites ; ou le papo et le cardinal ïorrigiani commirent une faute inconcevable. Ce ijou ujinistre du souve- rain pontife croyait, à cette époque, être au temps de Temperenr TIenri iv. Comment se peut-il qu'un gouvernement dont l'existence dépend de l'état de l'opinion dans les différens pays de l'Europe avec lesquels il a des rapports, soit si mal infor- mé sur ce qui l'intéresse davantage? C'est une ques- tion qu'on pouvait faire alors, et qui, de nos join\s, a pu se renouveler _, eu 1791 , «^ ^'à lecture du dernier bref pontifical. Duclos prétend, relative- ment à l'affaire des jésiùtes , qu'il faut toirt im- puter à l'ignorance entêtée du cardinal Torrigiani, et que les parlemens , les jansénistes devaient lui érii^^er un autel , avec cette inscription : Dca igiiaro. Ces autels aux dieux ignoraus pourraient se multiplier en Europe, et la liberté française leur en doit déjà quelques-uns. Au reste, il at- tribue aux évéques de France à Rome, plusieurs îaiites du saint siège en d'autres occasions. «J'ai ouï dire, dit Duclos au sujet de la bulle Unige/ii- tus, que si nos évêques ne soufflaient pas le feu à Rome, on y serait fort tranquille sur la consti- tution.» Ne pourrait on pas aujourd'hui appliquer mot à mot cette phrase à la constitution française? Il paraît qu'on le peut, si l'on en juge par l'indul- gence avec laquelle on a vu à Rome les change- mens opérés en Pologne, rclativemeiit au clergé.

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