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fin de la régence, font regretter qu'il ne les ait pas continués, au moins jusqu'à son départ pour la Guienne. Ils eussent été très-curieux , parce qu'il eût à peu près tout dit. Nul homme ne paraît avoir fait moins de cas de l'opinion qu'on aurait de lui après sa mort. C'est ce qu'on a pu voir dans le récit de l'aventure de madame Michelin , qui compose près de la moitié de ses Mémoires : le reste est l'histoire de ses aventures galantes jus- qu'à cette époque. Il les commença à l'âge de cin- quante ans, en Languedoc, où il commandait. C'était une complaisance pour une femme qui lui avait promis de le récompenser à son retour. On ne sait par quel caprice il a gardé le secret à cette femme, et à deux autres qui ne sont pas même désignées par une lettr • initiale. Cette réserve sur- prend dans un homme qui, pour tant d'autres femmes , a étendu jusqu'à la postérité la confiance intime dont, à cet égard, il avait honoré le pu- blic contemporain. Quelle que soit cette femme, on est surpris que M. de Richelieu, en cherchant à lui plaire, soit aussi franc avec elle. C'est dans cet écrit qu'il développe au long sa théorie de l'infidélité. «C'est un goût, dit-il, né avec nous. L'homme n'a \y.is plus le pouvoir d'être constant, que celui d'écarter les maladies. L'objet quitté n'a été que prévenu, voilà tout. Quelquesmoisde plus ou de moins sont la seule différence entre l'infidèle et fabandonné. »

Il parle de son amitié à cette même femme , à

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