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DE CHAMFORT. aSo

d'écuyer auprès de sa seconde femme ?« Quoi, » monsieur, lui dit le duc, encore cette fois ! vous «êtes bien alerte. Non, monsieur, on n'a pas » besoin de vos services. » Cette légèreté , dans la manière de considérer cet accident et d'y faire allusion , fut généralement goûtée : c'était la per- fection.

On approuva beaucoup aussi les ménagemens qu'il eut pour sa seconde femme : elle était de la "maison de Lorraine , et parente de l'Empereur. M. de Richelieu poussa l'attention pour elle jus- qu'à se gêner et à lui cacher ses infidélités et ses intrigues. Il tint aussi une. conduite excellente à l'égard de madame de La Martelière , femme de la ville , mais d'une beauté rare , à laquelle il con- tinua de rendre ses soins pendant une longue maladie et jusqu'à sa mort. C'est ainsi qu'il en usa encore , quelques années ensuite , avec ma- dame de La Popelinière , devenue si célèbre par l'aventure de la cheminée tournante , et à laquelle il fit une pension , ce qui n'étonne pas ; mais qui fut payée , ce qui est très-remarquable. Tous ces procédés, toutes ces honnêtetés dont personne ne chercha l'explication dans les principes de la morale universelle , tiennent chez M. de Riche- lieu à des convenances locales , à des détails de mœurs qu'il est à propos d'éclaircir. M. de La Martelière , M. de La Popeiinière n'étaient point des miroitiers du faubourg Saint-Antoine, comme le mari de la pauvre madame Michelin : c'étaient

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