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DE CIIAMFORT. 23r

<\\\n vrai libertin, et qu'il a si bien exprimé dans le caractère de Lovelace. Richelieu lui-même nous a conservé tous les détails de cette horrible anec- dote : nous y reviendrons. Madame Michelin n'était qu'une bourgeoise; qu'elle attende: il est juste que les femmes présentées passent avant elle. Honneur, par exemple, à madame de Guébriant qui, écrivant à Richelieu un billet daté du Palais- Royal , lui indique un rendez-vous à la cour des Cuisines : « Restez-y, lui répond le duc, et char- » mez-y les marmitons pour lesquels vous êtes » faite. Adieu , mon ange. »

La cour du Palais-Royal n'était pas , comme on voit, celle de Louis xiv : aussi ce billet est-if des beaux jours de la régence, j)our lesquels Riche- lieu semblait né. Il serait impossible et inutile de raconter ses succès en ce genre; car c'en était un comme on le voit par le mot même de succès, ap- pliqué à SCS turpitudes. Nous renvoyons, sur toute cette époque de la régence, aux précédens Mémoires de Richelieu. On aurait pu croire qu'ils ne laissent rien à désirer; mais la Vie privée con- tient de nouveaux détails dont quelques-uns sont assez piquans dans ce misérable genre; d'autres vont au-delà même de ce qu'on imaginait. Nous osons blâmer l'auteur de la vie privée deJes avoir recueillis ; ils seraient mieux à leur place dans quel- ques-uns de ces ouvrages dont la licence est annon- cée par leur titre même, et que la pudeur ou seu- lement le bon goût rejettent avec dédain , en se

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