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2l6 OEUVRES

tière, avait besoin d'instruction. Il savait en de- mander. Il proposait ses doutes à Law : celui-ci les éclaircissait sur-le-clianip. C'est donc dans cette suite de lettres et de mémoires, que le lecteur s'instruira comme le prince. On conçoit que Law ne négligeait rien pour être entendu et rendre l'instruction plus facile.

Elle le deviendra encore davantage pour le lec- teur, par le soin qu'a pris l'éditeur de mettre à la tète du recueil un excellent discours préliminaire, ouvrage d'une main habile et exercée, sur le crédit et sur les banques. L'auteur s'est attaché à être plus simple encore, plus élémentaire que Law lui- même. On ne peut que lui applaudir de vouloir bien descendre et se mettre à la portée du plus grand nombre de ses lecteurs ; tous n'ont pas la perspicacité du régent ; et la science dont on traite ici, est trop peu avancée pour qu'on puisse négli- ger d'en rendre les premiers élémens simples et fa- ciles. Il observe qu'à cet égard nous sommes à cent ans des Anglais; et il en trouve la preuve dans plusieurs préjugés encore subsistans parmi nous , et détruits en Angleterre depuis plus d'un siècle.

L'auteur de ce discours préliminaire paraît doué de cet espi-it philosophique, qui, en approfondis- sant son sujet, indique rapidement des rapports nouveaux avec d'autres objets qu'il ne peut ou ne doit pas approfondir. Il sait ainsi jeter du jour sur des questions intéressantes qu'il se contenta

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