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de nouvCciii sous Louis xv , à la satisfaction du docteur Grand-Colas , qui se fit alors un nom immortel. M. du Vernet s'est contenté de donner un court précis de cette grande affaire , n'ignorant pas que toutes ces merveilles forment une partie essentielle de l'Histoire de France. On a dit que l'Histoire d'Angleterre , dans un certain période , devait être écrite par le bourreau. Ce même his- torien aurait bien droit à composer aussi quelques chapitres dans celle de France ; mais il faut con- venir que, pour une grande moitié de cette his- toire , il pourrait remettre sa plume à Rabelais. Il parait que telle était l'opinion de Rabelais lui-même, si l'on en juge par les allusions fréquentes aux événemens dont il était le témoin. Mais son véri- table lot était l'Histoire de la Sorbonne ; aussi montre-t-il un grand respect pour les jugcmens de ce corps , et s'en rapporte-t-il à ses lumières dans les affaires embarrassantes qui surviennent à Pantagruel. M. l'abbé du Vernet, moins gai , sans être moins philosophe que Rabelais, a mis heu- reusement en valeur un grand nombre de ridi- cules que son sujet lui présentait ; mais il paraît quelquefois embarrassé de leur multitude , et l'abondance des biens lui a peut-être nui vers la fin de son ouvrage. C'est que l'ouvrage devenait moins susceptible de variété ; c'est que, depuis la mort de Louis xiv , l'importance de la Sorbonne a diminué par degrés , et a fini par disparaître. On rroir voir un fleuve qui , après des déborde-

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