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relte fait remporter à la religion sur la théologie, en prouvant que la révolution est, de toutes les vicissi- tudes , la plus propre à ramener tous les états de la société à la pratique de la morale , et qu'elle doit entièrement renouveler le règne du christia- nisme. Nous n'insisterons pas sur les preuves phi- losophiques de cette vérité : mais nous offrirons à l'attention de nos lecteurs celles que l'orateur tire de l'écriture sainte. Après avoir établi que le dieu créateur de l'homme ne l'a pas marqué d'un sublime caractère pour subir Tavilissenjent de la servitude , après avoir tiré de ce principe les conséquences qui en dérivent, M. Fabbé Lamouret^o, prouve , par les livres saints , que la plénitude du 'pouvoir absolu entre les mains des rois , est un renversement d'ordre carac- térisé dans l'écriture par les traits distinctifs de la gentilité. C'est ce qu'indiquent ces mots si fréquens , les l'ois des nations , que les écrivains sacrés n'emploient jamais sans les rapporter à une des misères de l'idolâtrie. Il cherche et trouve ce même signe d'improbation dans ce fameux discours du prophète Samuel , dont les prêtres catholiques ont souvent fait un usage si cou- pable; comme si ces mots : le roi vous ôtera vos fils pour en faire ses serviteurs , etc. , étaient le titre qui consacre la puissance absolue des mo- narques ; comme si la menace des abus qu'entraîne le despotism.e, était la mesure de ses droits. Enfin il rappelé les termes de l'écriture : le peuple saint

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