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DE CHAMFORT. l6l'.

(les abus. An curé grossier, ignorant, quelquefois profanateur par sa sottise, qui dit à ses paroifi- sicns : «^tlorbleu, vous no voudriez-pas de Jésus- Cil rist pour maître d'école;» il oppose le curé riche, dont le presbytère est un petit palais, qui, rece- vant des hôtes distingués, et leur présentant des mets délicats dans des plats d'argenfr , fait valoir l'attention polie qu'il a eue de n'inviter aucun de ses confrères, tous pauvres diables, dit-il, assez mal mis et peu présentables; le cm^é janséniste, qui ne veut pas qu'on danse, et dont les parois- siens s'enivrent, se battent les dimanches et se haïssent toute la semaine ; celui qui croit , comme les paysans, cpie certaine statue de la vierge parle dans l'occasion ; celui qui explique à ces paysans ce que c'est que le scotisme et le thomisme; celui qui, pour se faire admirer au château, où il vient du monde tous les étés, affecte dans ses sermons les beaux gestes, et fait de l'esprit, dieu sait comment; un autre qui, dans sa chaire, établit en patois une conversation familière, entre lui e^ ses auditeurs, sur leurs affaires, sur les sie]ines , sur son ménage, sur sa gouvernante , etc. Voilà lo tableau des travers qu'offrait cette portion du ci- devant bas-clergé, qui ne sera ni plus bas ni plus haut. Sur chacun de ces travers, dont P>ï. Sélis in- dique la cause, on se dit, et c'est une ré/îexion consolante : cela ne sera plus ainsi. Une de ces causes, c'est le vice de l'éducation des séminaires. — Elle changera ; les évéques la soignèrent davan-

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