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troupes. Il s'engageait à ce prix de remettre la place au roi avec tout ce qu'elle contenait , ne prétentlanl que le remboursement rie ses avances, et s'en rapportant du i-este à la munificence de sa majesté. Cette offre fut rejetée comme peu digne du roi. M. de Parades ne se rebuta pas ; il résolut de s'adresser à la cour d'Espagne. Il en demanda la permission à M. de Sartine , qui remit la réponse au lendemain : et cette réponse fut né- gative. Malheureusement M. de Parades en avait parlé dans l'intervalle à M. d'Aranda, indiscrétion étonnante de sa. part ; et quoiqu'il rende à M. d'A- randa la justice de dire qu'il n'a pas été com- promis par ce ministre, il s'aperçut bientôt qu'il était devenu suspect, et que ses démarches étaient observées. Quelque temps après , il fut mis à la lîastille , où il fut détenu quatre mois. Il parait (ju'il y fut traité avec une rigueur assez gratuite; c'est ce qu'il se contente d'indiquer du ton d'un homme qui dédaigne de se plaindre; car ce n'est point ici un aventurier ordinaire. Tous ceux qui l'ont connu , disent que son caractère avait de la grandeur. A l'emploi des moyens malhonnêtes qu'exigeait habituellement la triste fonction qu'il s'était imposée, il joignait souvent l'exercice d'une l)ienfaisance simple et noble , quoique tranquille et froide. Plus d'une fois , il a fait transporter en France dos hommes suspects qui le gênaient en Angleterre , quoique ses confideiis lui offrissent d(î l'en défaire d'une manière moins contraire et

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