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» on assigne les rangs ; on écrit beaucoup sin' l'art » d'écrire. Beaucoup cVauteurs sont en état de don- » ner des leçons , bien peu de présenter des mo- » dèles. Les principes du goût sont familiers , et » Ihabitude de juger a aiguisé le discernement » général. Il y a plus de juges éclairés, plus d'a- w mateurs instruits , et moins d'hommes d'un » grand talent. Quand on est jeune , on produit ; » mais quand la vieillesse appesantit les esprits , T) on ne fait plus que raisonner sur le passé. Tels « sont les âges de la vie , et telle semble avoir été » la marche des trois siècles. L'époque actuelle » présente l'image de la vieillesse. L'impuissance ^ » l'admiration du passé, l'amour de soi-même, qui » est l'effet de 1 âge et de l'insensibilité d'un cœur » desséché, et enfin l'attachement à l'argent, sem- » blent donner le caractère sexagénaire du siècle. »

Il faut avouer que, si ces observations ne sont pas entièrement neuves, elles ont du moins l'art d'être bien présentées.

Tout ce que l'auteur dit de la cour et des cour- tisans a le même mérite. S'il se rencontre quel- quefois avec La Bruyère, ou quelques autres écri- vains qui ont parlé de la cour et des courtisans, il remporte l'avantage de ne leur être point infé- rieur, et d'ajouter heureusement à leurs idées. Voyez comme il s'exprime siu' les séductions qui environnent les princes.

« Sénèquc a dit que le plus beau spectacle de » la divinité était de voir riiomme vertueux aux

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