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de son peuple. Il secourut la classe indigente; il invita son clergé à supporter également les impôts et à renoncer pour jamais, sans condition , sans réserve , aux privilèges qui les en exemptaient. » Si la conduite du chef fut maonanime. la manière dont son peuple la reçut ne le fut pas moins ; mais il mêla cependant à l'expression ^d'ailleurs touchante , de sa reconnaissance , des vœax pour un bien plus important que l'égalité dans la ré- partition des impôts: le rétablissement de la li- berté, et l'abolition du règlement de i684- «Qui peut blâmer , poursuit JNI. de Dorhm, ce vœu d'un peuple noble, à qui l'on promet de terminer , et qui en connaît la source toujours renaissante?» Il faut savoir qu'avant iG84, les députés de la capi- tale et de vingt-deux autres villes , qui ont , d'an- cienne date , séance et droit de suffrage à la diète de l'état , étaient nommés par la bourgeoisie. Mais l'évéque ]\Iaximiiien-IIenri , de la maison de Ba- vière, qui réunissait l'électorat de Cologne, l'évè- ché de Mimster et d'IIildesheim , abusant de sa puissance et de ses troupes étrangères , s'attribua lui-même arbitrairement la nomination de la moitié de la magistrature de la capitale , et sut se procurer encore , sur le choix de l'autre moitié , une telîc inflcncc, que la pluralité fut toujours dévouée à l'évéque. 11 en usa de même à l'égard des autres villes , et dès-lors le tiers-état fut re- gardé comme anéanti. Mais le sentiment de la liberté subsistait dans les cœius. Il osa se mon-

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