Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/13

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CHAMFOIIT. 9

5) finesse consiste à juger promplemént des effets. » L'esprit est l'aptitude à penser, et la pensée elle- » même. » Dans tout cela , l'auteur nous parait manquer d'exactitude et de clarté. L'esprit de profondeur et d'étendue est vraisemblablement le même; et l'esprit de finesse ne consiste pas à juger prompteme/it , parce qu'on peut avoir un esprit très-tin et très-lent.

D'ailleurs, on voit que cette définition rentre dans celle de l'esprit et du jugement par Locke. ce L'esprit , dit Locke , consiste à distinguer en » quoi les objets qui diffèrent se ressemblent, et le n jugement en quoi les objets c[ui se ressemblent « diffèrent. » Mais le philosophe anglais, ordinai- rement si juste et si précis, se trou\e ici précis sans être juste ; car l'esprit qui distingue en quoi les objets c|ui diffèrent se ressemblent, ne fait pas d'autre opération que celui qui distingue en quoi les objets qui se i-essembleiit diffèrent.

a L'homme qui pense le plus, qui détermine le » le plus à penser , possède au plus haut degré le » don de l'esprit. Combien d'auteurs , examinés » dans ce rapport, perdraient leur réputation ! Il » y a plus de pensées dans telle page de Montai- » gne, de La Bruyère, de Montesquieu , que dans » un poème entier. »

Tout le commencement de ce paragraphe est excellent ; mais on ne sait pas pourquoi l'auteur l'a terminé par un sarcasme contre la poésie , et de quel poème il a voulu parler. Si c'est d'un mau-

�� �