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DE CHIMFORT.

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��Sur un ouvrage intitulé : La Constitution vengée des inculpations des ennemis de la Révolution; DiscoiU's prononcé par M. le maire de Congis, curé de la paroisse , lors de la prestation du serment civique. — 1790.

��Pa-Rmi cette foule de harangues prononcées à l'occasion du serment civique , le public a paru distinguer, avec intérêt, ce petit discours qu'on ne lit pas sans émotion : c'est la raison qui parle, avec une simplicité touchante , le langage du vrai christianisme ; c'est l'âme de Fénélon se dévelop- pant avec sa candeur devant des âmes aussi sim- ples 5 mais moins éclairées que la sienne. Nul autre ton ne pouvait convenir ni à l'orateur ni à l'au- ditoire. Sans doute c'est ce genre d'éloquence que Fénélon portait dans les modestes églises des villages de son archevêché; car il ne dédaignait pas d'y faire entendre sa voix. On sait même qu'il se faisait un devoir de visiter les humbles chau- mières des habitans de la campagne, et de devenir ainsi , en quelque sorte , membre du bas clergé, expression qui peut-être lui paraissait étrange, pour désigner un prêtre faisant son devoir.

Le mérite de ce discours s'est encore trouvé rehaussé par des circonstances particulières ; on l'a mis en opposition avec les mandemens de quelques évêques, avec les écrits de quelques membres du haut clergé. On a été frappé , malgré

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