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CCS princesses des détails très-curieux. On avait fait alors un livre intitulé : la France italienne. Le titre eût été plus conforme à la vérité histo- rique , s'il eût été : la France italienne et lor- raine. On a peine à concevoir qu'elle ait pu ré- sister à cette doid)le invasion, qui se perpétua plus de cinquante années par le versement continuel des Italiens, qui , recrutant sans cesse la foule de leurs compatriotes , venaient envahir ce beau royaume. 11 est de fait qu'ils étaient presque par- venus à exclure les Français de toutes les «randes dignités, et des plus petites fonctions lucratives, depuis le grade de maréchal de France , jus- qu'au plus petit commandant de place , jusqu'au plus petit grade de l'armée , depuis le cardinalat jusqu'au plus petit bénéfice , depuis la première place de surintendant jusqu'au plus mince emploi de financier. C'est ainsi que la nation, pendant un demi-siècle , porta la peine de l'inconcevable faiblesse et de l'aveuglement de Henri n, qui > partagé entre Diane de Poitiers sa maîtresse et Catherine de Médicis sa femme , immole à l'une les princes de sa maison , en couvrant de tous les honneurs les Guises qu'elle protégeait ; à l'autre sa nation entière , en l'abandonnant en quelque sorte aux Italiens, qui , concourant avec les Lor- rains pour la ruiner , la corrompirent encore d'a- vantage : ce furent eux qui y apportèrent l'usage des poignards, des stilets, des poisons, les jeux de hasard , l'espionnage , l'astrologie judiciaire , les

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