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sinois qui venaient d’arborer l’étendard de la révolte, est une de ces diversions qui n’ont pour objet que d’inquiéter une puissance ennemie. Louis xiv, vainement reconnu à Messine, abandonne les révoltés au ressentiment de la cour de Madrid, et sacrifie les Messinois au besoin de la paix, par le traité de Nimégue.

Depuis cette époque, nulle révolution à Naples ni en Sicile, jusqu’au moment où, pendant la guerre de la succession, les armes impériales, heureuses entre les mains du prince Eugène, mettent Naples sous le pouvoir de l’empereur, en dépit de la fidélité qu’elle venait de jurer à Philippe v.

Le traité d’Utrecht donne la Sicile à Victor Amédée, duc de Savoie, celui de tous les princes qui était le plus éloigné d’y prétendre.

L’empereur traite avec le duc de Savoie, qui reçoit la Sardaigne en échange. La Sicile reconquise par les Espagnols, reprise de nouveau par l’empereur, passe enfin dans les mains de don Carlos, à qui le cardinal de Fleury fait assurer le prix de ses exploits et la couronne des Deux-Siciles par le traité de Vienne du 15 mai 1734.

Les deux états, heureux sous la domination de don Carlos, comptent parmi ses plus grands bienfaits, celui d’avoir été préservés de l’Inquisition.

Ferdinand vi, roi d’Espagne, son frère, étant mort, don Carlos lui succéda sur le trône d’Es-