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VINGT-CINQUIÈME TABLEAU.

Besenval conduit et enferme dans un vieux château-fort à Brie- Comte-Robert, escorté par la Basoche, le ïo août 1789.

Li’evénement qui fait le sujet de ce tableau tient à des faits antérieurs, que nous avons été contraints de laisser derrière nous. Peu important par lui-même, il le devient par les circonstances qui l’accompagnent, et par l’évidente manifestation d’un grand changement dans l’esprit des Parisiens, par la preuve du progrès des idées publiques, nécessaires à l’établissement de la liberté. On put s’apercevoir que, si le peuple de Paris conservait encore du penchant à l’idolâtrie pour certains in- dividus, il était du moins capable de les juger; que s’il pouvait être un moment entraîné par les mouvemens irréfléchis d’une sensibilité drama- tique, il pouvait aussi, en revenant à lui-même, protester, avec le sang-froid de la raison, contre l’illusion faite à sa sensibilité: enfm on vit que, sans avoir encore des principes, il cherchait du moins à s’en former ; et on put espérer que bien- tôt il unirait au sentiment de la liberté l’habitude .de réflexion qui la maintient et l’affermit.

Le rappel des faits qui donne lieu à ces obser- vations rendra leur application sensible.