Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

3o8 OELVilES

votre morale et de vos écrits. Mais qu'aùriez-vous pii y gagner? J'aurais, tout au plus , réhabilité votre réputation dans l'esprit de quelques hommes sensés; mais le vulgaire sera toujours pour vous le vulgaire. Le poids de vingt siècles pèsera éter- nellement sur votre renommée ; et , quoique votre îTiorale soit aussi pure que sensée , on dira toujours le poison (V Epicure... ÎMais quel est celui qui vient troubler une conversation si inté- ressante ? . .

��EPICURE.

��C'est un philosophe qui a , preliquc autant que moi , à se plaindre de la renommée. C'est un des plus fermes appuis du portique , un sage qui m'a rendu justice en rapprochant ma doctrine de celle de Zenon , et dont le suffrage n'a pas beau- coup influé sur l'idée qu'on a conçue de moi : c'est Sénèque.

SÉNl'QUE.

Oui, c'est moi, qui ai été le collègue de Burrhus dans l'éducation du fils d'Énobardus ; c'est moi qu'on a accusé , sans aucun fondement , d'avoir souillé la couche de mon maître et de mon bien- faiteur. On m'a soiqDçonné d'avarice, parce que la fastueuse reconnaissance de mon disciple m'envi- ronna de richesses qui n'approchèrent jamais de mon c-au!-. Je fus quelque temps gouverneur de !a Bretagne , où j'arrêtai les brigandages de mes

�� �