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prit qui anime ces compagnies. En vain tenteriez- voiis d'organiser pour la liberté des corps créés pour la servitude : toujours ils chercheront , par le renouvellement de leurs membres successifs, à conserver , à propager les principes auxquels ils doivent leur existence, à prolonger les espérances insensées du despotisme, en lui olh-ant sans cesse des auxiliaires et des alfidés. Dévoués, parleur na- ture, aux agens de l'autorité, seids arbitres et dis- pensateurs des petites grâces dan.s lu) ordre de choses où les législateurs ne peuvent distinguer que les grands talens, il existe entre ces corps et les dépositaires du pouvoir exécutif une bienveil- lance mutuelle, une faveur réciproque , garant tacite de leur alliance secrète, et , si les circons- tances le permettaient, de leur complicité future. En voidez-vous la preuve? Je puis la produire : je puis mettre sous vos yeux les bases de ce traité, et poiu' ainsi dire les articles préliminaires. Ecou- tez ce même d'Alembert, dans la piéface du re- cueil de ces mêmes éloges, révélant le honteux secret des académies, et enseignant aux rois l'usage qu'ils peuvent faiie de; ces corporations , pour perpétuer l'esclavage des peuples.

Celui qui se marie , dit Bacon ( c'est d'yVlem- \wx\ qui parlé ) , donne des otages à la fortune. V homme de lettres qui tient à ^académie (^qui tient, c est-à-dire, est tenu, enchaîné), Chomuie de lettres donne des otages à la décence. [^ A ous allez savoir ce que c'est que cette décence acad^

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