Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CnAMFORT. l'jS

ainsi couronnée, j ai cru y voir, d'autres l'ont vu comme moi , l'impression marquée d'une secrète et involontaire tristesse, non l'embarras de la modestie, mais la gène du déplacement.

O vous, qu'on amenait ainsi sur la scène , âmes nobles et honnêtes , mais simples et ignorantes , savez-vous d'où vient ce mal-ètre intérieur qui affecte même votre maintien? C'est que vous por- tez le poids d'un grand contraste , celui delà vertu et du regard des hommes. Laissons-là, Messieurs, toute cette pompe puérile , tout cet appareil dra- matique qui montre l'immorale prétention d'a- grandir la vertu. Une constitution , de sages lois, le perfectionnement de la raison , une éducation vraiment publique : voilà les sources pures , fé- condes, intarissables des mœurs , des vertus, des bonnes actions. L'estime , la confiance , l'amour de vos frères et de vos concitoyens.... : hommes libres , homm'^s généreux, recevez ces prix; tout le reste, jouet d'enfant ou salaire d'esclave.

J'ai arrêté vos regards, IMessieurs, sur chacune des fonctions académiques , dont la réunion montre, sous son vrai jour, l'utilité de cette com- pagnie, considérée comme corporation. C'est à quoi \e pourrais m'en tenir; mais , pour rendre sensible l'esprit général qui résulte de ces établis- semens , j'observe que l'on peut , que l'on doit même regarder comme un monument acadé- mique un ouvrage avoué par facadémie , et com. posé presque officiellement par un de ses membi-es

�� �