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DE CHAMFORT. 21 'J

mière; les hommes cVétat méditeront les grands principes que tu as révélés ; la législation sera simpliiiée, perfectionnée; les siècles ignorans ne dicteront plus leurs lois aux siècles instruits ; et l'heureux instinct des bons rois sera changé en une raison éclairée. Nous apercevons déjà quel- ques présages favorables : l'attention des Français commence à se tourner vers les grands objets. La frivole Athènes n'est plus occupée tout le jour de ses spectacles et de ses jeux; le nom de patrie est prononcé avec r^^spect ; l'amour n'en est point éteint dans les cœurs; il implore les moyens de se ranimer , et de renouveler ses ancierts miracles. Déjà le commerce se sent avec joie dégagé des entraves où des préjugés gothiques le tenaient enchaîné. L'agriculture ranimée offre ses bras , et ne demande que sa subsistance pour enrichir l'état , au lieu de se borner à le nourrir languis- samment ; et , après avoir été barbares et igno- rans , supertitieux et fanatiques , philosophes et frivoles , peut-être finirons-nous par devenir des hommes et des citoyens. Aloi's les Français se de- manderont , dans les transports de leur reconnais- sance : Où est le tombeau de Montesquieu ?

Mon âme frappée de respect s'arrête auprès ; et , jetant de cet auteur un regard sur la chahie des lois , je la vois remonter , par des détours vastes et divers, de nous aux Romains, des Ro- mains aux Grecs, de la Grèce à l'Egypte. Là, elle se perd à mes faibles yeux , qui n'ont peut êtî^

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