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iî'2 OEUVRES

poussé la liardiesse aussi loin. On pourrait observer à La Fonlaiiie que notre maîti-e n'est pas toujours notre ennemi, qu'il ne Tost pas lorsqu'il veut nous faire du bien et qu'il nous en fait ; que Titus , Trajan furent les amis des Romains et non pas leurs ennemis ; que l'ennemi de la France était Louis XI , et non pas Henri IV.

FABLE IX.

y. 2 1. Nous faisons cas du beau , nous méprisons l'utile.

C'est-là lui des Apologues de La Fontaine dont la moralité a le plus d'appliftitions , et qu'il faut le plus souvent répéter à notre va- nité , qui est , comme il dit ailleurs ,

Le pivot sur qui tourne aujourd'hui notre vie.

FABI.E X.

V. j. Avec quatre grains d'ellébore.

C'était riierbe avec laquelle on traitait la folie. Cette plante a perdu chez nous cette propriété.

V. 25. Croit qu'il y va de son honneur De partir tard. . . .

Toujours la vanité.

V. 3i. Furent vains. . . La coupe de ce vers et ce monosyl- labe au troisième pied, expriment à merveille l'inutilité de l'effort que fait le lièvre.

• V. 34. ... Et que serait-ce Si vous portiez une maison ?

Tiait admirable ; la tortue non contente d'être victorieuse , brave encore le vaincu. C'est dans la joie qui suit un avantage remporté, que l'amour-proj^rc s'épanche plus librement. La nature est ainsi faite chez les tortues et chez les hommes. Louez une jolie pièce de vers, 11 est bien rare que l'auteur n'ajoute , je n'ai mis qu'une heure, un jour , plus ou moins ; et s'il s'abstient de dire cette sottise, c'est qu'il y réfléchit, c'est cju'il remporte une victoire sur lui-même, c'est qu'il craint le ridicule.

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