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mécontent de la somme, répondit : Moi, faire des vers pour des animaux qui sont des demi-baudets ! Le vainqueur tripla la somme offerte. Alors Simonide fit une pièce très-pompeuse qui commence par des vers dont voici le sens : « Nobles filles des coursiers qui devancent les aquilons. »

Le même Simonide fut avec Anacréon à la cour d’Hipparque, fils de Pisistrate. Le dernier ne voulut que des honneurs, il fallut des présens au premier.

V. 64. Melpomène. Tout cela signifie qu’un poète peut tirer quelqu’avantage de ses travaux.

FABLE XVII.

V. 4 et 5. Il avait du comptant,
Et partant.

Ce vers de six syllabes, suivi d’un autre de trois, si l’on peut appeler ce dernier un vers, ne me semble qu’une négligence et non une beauté. Quand cette hardiesse sera une beauté, je ne manquerai pas de l’observer.

À proprement parler, cette pièce n’est pas exactement une fable, c’est un récit allégorique ; mais il est si joli et rend si sensible la vérité morale dont il s’agit, qu’il ne faut pas se rendre difficile.

FABLE XVIII.

V. 4. Besogne, (autrefois besongne) n’est pas le mot propre ; mais, à cela près, la fable est charmante d’un bout à l’autre. Elle me rappelle le trait d’un riche particulier qui avait fait dîner ensemble un antiquaire, qui hors de là ne savait rien, et un physicien célèbre dénué de toute espèce d’érudition. Ces deux messieurs ne surent que se dire. Sur quoi on observa que le maître de la maison leur avait fait faire le repas du renard et de la cicogne.

FABLE XIX.

Dans ce récit, La Fontaine pouvait se dispenser d’annoncer son dessein. Cela diminue la curiosité, d’autant plus qu’il y revient à