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vait la première ébauche de ce roman, qu’elle ne devait pas même avoir le temps de relire. Il est difficile de juger ce qu’elle en eût fait d’après l’état où elle l’a laissé ; c’est un premier jet, où rien n’est définitif, où il y a des répétitions, des longueurs, des inadvertances, mille défectuosités qu’un simple travail de révision eût fait disparaître. Et cependant, tel qu’il est, il charme le lecteur par des qualités de fond très réelles.

La figure de Vauthier de Rochefort, recomposée d’après les données qu’on possède, un peu idéalisée, vraie pourtant dans ses traits essentiels ; celle de du Terreaux, le brutal seigneur du Châtelard, qui arrête et rançonne les voyageurs ; la Claudette, bonne femme cueillant des simples et traînant par les chemins son fils idiot, le Simonnot ; enfin et surtout le père Anselme, discret précurseur de la Réforme, qui sent venir les temps nouveaux, qui, seul, sans l’intervention du prêtre, rend à Dieu son culte, l’adore en esprit et en vérité, et répand sur les tristesses qui l’entourent la bienfaisante lumière d’une