Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un soir d’été, le sol trembla :

………… Quand vint le jour naissant,
Tout avait disparu : rien que la mer immense :
À l’horizon, partout, un horrible silence ;
Sur les vagues, encor quelques tristes débris…
Et, comme un point perdu dans le vaste ciel gris,
Fuyait un aigle noir, et son aile rapide
Effleurait les grands flots où dormait Atlantide.


Les sujets qu’elle aborde montrent un esprit que rien n’effraie, une imagination qui prétend tout embrasser. Elle écrira, par exemple, les Adieux de Socrate à Platon, dont je cite les dernières strophes pour indiquer la note du morceau :

 
Adieu, j’entends la mort qui s’approche et m’appelle ;
Mon âme est sur le seuil de l’immortalité ;
Encor quelques instants, et, déployant son aile,
Elle découvrira ce qu’est l’éternité.

Elle découvrira ce qu’elle est elle-même,
Et faisant à la terre un solennel adieu,
Humble et purifiée à cette heure suprême,
Entre elle et le néant, elle trouvera Dieu.