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large et sereine, et d’une beauté vraiment classique.

Alice de Chambrier n’avait pas un an lorsqu’elle perdit sa mère. Elle fut élevée à Neuchâtel ; enfant d’une vivacité extrême, son caractère réclamait moins de sévérité que de douceur. Le sentiment du devoir et le désir de faire plaisir aux siens étaient chez elle si profonds, qu’elle pouvait être laissée complètement à elle-même pour l’accomplissement de ses tâches d’école.

Toute sa vie s’est écoulée à Neuchâtel, sauf un séjour de dix-huit mois à Darmstadt (1876-1877) ; elle avait elle-même témoigné le désir de passer quelque temps à l’étranger et d’apprendre la langue allemande : elle l’apprit si rapidement qu’elle écrivit bientôt une saynète allégorique en vers allemands destinée à être jouée par ses camarades de pension et que j’ai retrouvée parmi ses plus anciens brouillons. Au retour de Darmstadt, l’enfant pétulante était devenue une jeune fille qui, sous son calme apparent et sa rare égalité d’humeur, cachait un