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jeunes gens qui lui diraient qu’on parle de cet évêque Ambroise comme d’un homme éloquent… mais que tous ces gens-là tremblent toujours devant les empereurs et viennent leur baiser la main… Lorsqu’ils montent les premiers degrés pour entrer, la porte s’ouvre, l’évêque paraît et lui défend l’entrée… Les jeunes gens témoignent l’un son étonnement, l’autre son admiration, l’autre sa colère. Théodose lui demande pourquoi il lui défend l’entrée du temple… L’évêque parle…

Fuis du temple de paix, monarque sanguinaire, l’eau bénite n’est pas faite pour ton front, ni pour tes mains… nos prières…

Hosanna n’est point fait pour des lèvres sanglantes.[1]


Antoine, Octave et Lépide dans l’Ue… commençant par se fouiller l’un l’autre… se partageant l’empire et écrivant les tables de proscription… Antoine finit par demander la tête de Cicéron… Octave oppose son respect, sa reconnaissance… Antoine lui réponds : « Je te connais, Octave… je sais que toutes les vertus te sont très-indifférentes… je t’ai donné la tête de mon oncle… Lépide, celle de son frère… Tu peux bien m’accorder celle de ce bavard.


Les proscriptions de Marins et de Sylla peuvent fournir de très-belles scènes… un ancien ami de Marins déjà blessé, accourant vers lui et lui demandant sa main qu’il refuse, est percé de coups à ses pieds.

Un des amis et compagnons de Marins lui demandant la grâce d’un de ses parents, se jetant à ses pieds. À chaque nouvelle instance, Marius répond : « Il faut qu’il meure ».

  1. M. G. Guizot avait cité cette esquisse et ce vers dans son cours du 3 février 1869.