Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui lui ont été adressées, de la partie de travail qu’il a déjà accomplie.

L’aimée suivante, M. Becq de Fouquières fit paraître chez le libraire Charpentier, un volume intitulé : « Documents nouveaux sur André Chénier et examen critique de la nouvelle édition de ses œuvres, accompagnés d’appendices relatifs au marquis de Brazais, aux frères Trudaine, à F. de Pange, à madame de Bonneuil, à la duchesse de Fleury. » Nous avons dit, dans l’Avant-propos de la présente édition, quelles obligations nous avions à cet ouvrage. Quant au ton un peu acerbe avec lequel y sont relevées les erreurs commises par M. G. de Chénier, il faut reconnaître que ce dernier avait, dans sa notice et dans ses notes, attaqué assez vivement l’auteur des éditions critiques de 1862 et de 1872. M. Becq de Fouquières usait donc de représailles, mais c’était le cas, ou jamais, de les exercer avec une extrême modération. Il nous semble que cette hostilité qui s’est déclarée entre les deux plus récents éditeurs d’André Chénier n’est pas une des moindres raisons que puisse avoir le public de désirer et de bien accueillir une édition nouvelle. Cette hostilité, en effet, jette à travers ces purs et riants poèmes, des notes aigres qui impatientent le lecteur. M. Sainte-Beuve paraissait déjà prévoir et craindre ces fâcheuses querelles, lorsqu’il écrivait en 1839 : « André Chénier voulait ressusciter la Grèce ; pourtant il ne faudrait pas autour de lui, comme autour d’un manuscrit grec retrouvé au xvie siècle, venir allumer, entre amis, des guerres de commentaires : ce serait pousser