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........L’obstacle encourage l’amour.
J’épargne le chevreuil que nul bois, nul détour
Ne dérobe à mes traits dans la vaste campagne :
Je veux le suivre au haut de la sombre montagne.
Et, trempé de sueurs, affronter en courant
La ronce hérissée et l’orageux torrent.


Retenez, il est temps, le songe qui s’enfuit.
Belle et rapide fleur, doux enfant de la nuit ;
Le jour vient, il t’appelle, empresse-toi d’éclore :
Ah ! tu ne verras point une seconde aurore.


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Les mains de Calliope et celles de l’amour.
La couronne de fleurs qui vivent plus d’un jour
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De tes traits languissants observe la pâleur.
Si telle est des amants l’amoureuse couleur.
Procris, pâle et mourante, aux abois suit Céphale.
Vois, pour Endymion, Phœbé mourante et pâle ;
Vois d’Alphée éploré pâlir le front vermeil,
Et la pâle Clytie amante du soleil.


Quand l’ardente saison lait aimer les ruisseaux,
À l’heure où, vers le soir, cherchant le frais des eaux,