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L’or ni les diamans n’embellissent les belles ;
Le goût est leur richesse ; et tout puissant comme elles
Il sait créer de rien leurs plus beaux ornemens ;
Et tout est sous ses doigts l’or et les diamans.
J’aime un sein qui palpite et soulève une gaze.
L’heureuse volupté se plaît, dans son extase,
À fouler mollement ces habits radieux
Que déploie au Cathay le ver industrieux.
Le coton mol et souple, en une trame habile,
Sur les bords indiens, pour vous prépare et file
Ce tissu transparent, ce réseau de Vulcain,
Qui, perfide et propice à l’amant incertain,
Lui semble un voile d’air, un nuage liquide,
Où Vénus se dérobe et fuit son œil avide[1].


Sur ses membres..........
S’étend le doux réseau d’une peau diaphane.


Quand la gaze ou le lin, barrière mal tissue,
Qui la couvre ou plutôt la découvre à sa vue.
Suivant de tout son corps les détours gracieux…


C’est par ses vêtements qu’elle est nue à tes yeux.


Et de ses vêtements couverte et non voilée.


(Je crois avoir déjà mis ce vers-là quelque part, mais je ne puis me souvenir où[2].)

  1. Édit. 1819.
  2. Voy. tome Ier, p. 306.