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Les causes, l’infini s’ouvre à mon œil avide.
Bientôt redescendu sur notre fange humide,
J’y rapporte des vers de nature enflammés,
Aux purs rayons des dieux dans ma course allumés.
Écoutez donc ces chants d’Hermès dépositaires,
Où l’homme antique, errant dans ses routes premières,
Fait revivre à vos yeux l’empreinte de ses pas.
Mais dans peu, m’élançant aux armes, aux combats,
Je dirai l’Amérique à l’Europe montrée ;
J’irai dans cette riche et sauvage contrée
Soumettre au Mançanar le vaste Maragnon[1].
Plus loin dans l’avenir je porterai mon nom,
Celui de cette Europe en grands exploits féconde,
Que nos jours ne sont loin des premiers jours du monde.


Emblèmes antiques, dont on peut choisir quelques-uns pour les employer in Δ. (dans Hermès.)

Apollo pacifer in inscript, antiq. (V. Broukus. in Tib. p. 269[2].)


Apollon bâtisseur de villes. (Spanheim dans ses Commentaires sur Callimaque, p. 8[3].


Bacchus, fils de Cérès, dans les vers orphiques. Id, p. 705[4].

  1. Le Maranon ou Maragnon est le fleuve des Amazones.
  2. Il renvoie à l’édition de Tibulle donnée par Broukusius, in-4, 1708, où l’on trouve, à la page indiquée, deux inscriptions antiques dans lesquelles Apollon est appelé pacifer, pacificateur : Apollini pacifero. (G. de Chénier.)
  3. De l’édition en 3 volumes in-8, de 1697, et page 114 de l’édition de 1761. (G. de Chénier)
  4. C’est-à-dire Commentaires de Spanheim sur Callimaque, p. 703 de l’édition de 1697, et p. 793 de l’édition de 1761. (G. de Chénier.)