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Où vont s’éparpiller, nombreux,
De belles grappes d’amoureux
En plein soleil de la jeunesse !
Le temps mûrit, le temps nous presse…
— Aimons pour trois plus que pour deux.

IV

Aux jours d’été, selon l’usage,
On s’y baigne ; et, sous le feuillage,
Hommes, femmes, petits enfants,
Confondent leurs cris triomphants
Tout en s’exerçant à la nage.

On voit des beaux, on voit des laids,
Des trop gras, des trop maigrelets,
Des dames se tenant aux saules
En montrant leurs belles épaules
Où le ciel darde ses reflets.

Puis alors que les plus peureuses
Sortent de l’eau, toutes frileuses,
Les plis trop peu mystérieux
Semblent égrener à nos yeux
Toutes les perles des baigneuses.

V

Que d’autres plaisirs en ces lieux !
Aux sons d’orgues harmonieux
Les dames ont l’escarpolette,
Les monsieurs ont la pistolette ;
Le jeu de boule est pour les vieux.