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IX


Pour aller dans les blés on se détourne à peine
Au bout d’un pont de fer on est à la Garenne.

Alors l’immensité déroule ses lointains…
Mais les petits grillons, de leurs trous clandestins
Sifflent le promeneur ; et chacun en cadence
Bruissant sur son seuil sans cesse recommence…
On croit que c’est un chant, et moi je ne crois pas ;
Ils se moquent de nous, bien sûr, à chaque pas.
L’orgueil de l’homme entend un chant de bien-venue !
Soit mais ce n’est pas vrai. — Le vrai, c’est l’étendue…
Le ciel, le beau soleil, les blés, comme une mer
En couchant leurs épis sous le souffle de l’air.
— Oui, mais le vrai pour l’un semble le faux pour l’autre…
Je reprends mon Saint-Ouen, le mien ou bien le vôtre.
Je reprends mon couplet, mon rythme et mon récit,
Pour la moralité de mon tableau décrit.


X


 Las j’ai traversé l’Atlantique,
 Il n’est rien de plus romantique
 Que ces tonnelles, ces berceaux
 D’où l’on voit passer les bateaux
 En mangeant le lapin classique.