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la direction des premiers pas, et son hésitation à se déplacer serait longue peut-être si le fouet de son maître ne le tirait de cette léthargie nécessaire. Énergie, vivacité, expression dans le regard, tout cela disparaît chez lui ; et pourquoi cela, sinon parce que le corps est épuisé. Chez les animaux, comme chez l’homme, la santé du corps est la condition indispensable au développement régulier des facultés ; pour qu’elles puissent se manifester librement, le corps ne doit être ni malade, ni fatigué, ni souffrant : mens sana in corpore sano.

L’épuisement progressif, voilà la conséquence du travail outré ; et si l’on considère que, la plupart du temps, à cette destruction de l’organisme, ne correspond pas une nourriture suffisamment réparatrice, le dépérissement du sujet n’en sera que plus assuré ; car, n’oublions pas que si c’est par son fonctionnement que l’organisme s’use et se détruit, « c’est par la nutrition qu’il se répare et dure ; que le muscle est une machine qui, non-seulement brûle son combustible, mais renouvelle sa charpente, une machine qui se détruit et se refait à chaque instant ».

L’excès de fonction, avons-nous dit, c’est l’excès d’usure ; mais l’excès de fonction d’un organe A (membre) ne pourra avoir lieu d’une manière permanente qu’à la condition d’un surcroît de fonction dans un ou plusieurs autres organes B, C (poumon, cœur), de l’activité desquels la science dépend. Si cette augmentation s’exagère, il en résultera une perturbation dans les équilibres internes.

Chez le cheval panard, par exemple, les muscles devant agir plus souvent et avec plus d’intensité qu’à l’état physiologique, se fatigueront outre mesure. D’après le principe ci-dessus, un plus grand nombre de mouvements respiratoires sera nécessaire ; de