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poulain et la mère. Le défaut d’aplomb des membres étant le plus ordinairement la conséquence immédiate de l’aplomb vicieux des pieds, il est tout naturel de rechercher la cause de ce dernier vice d’aplomb pour en déduire ensuite quelques moyens prophylactiques.

A. — Usure régulière du pied. — État de l’écurie. — Voyez-vous, dans les pâturages, des poulains arqués, à tendons faillis, par exemple ; demandez à leurs propriétaires quelles sont les causes qui, selon eux, ont amené ce résultat. Sans crainte de se tromper, ils vous répondront que ces défauts sont toujours originels. Tel n’est pas notre avis, car, en réfléchissant un peu, on reste convaincu que tout naturel vicieux des membres n’a le plus souvent pour cause première que l’imperfection de l’aplomb du pied, « soit que la longueur de celui-ci ait précédé la naissance (ce qui peut arriver dans tout part trop tardif), soit que le poulain ait été plus tard dans l’impossibilité d’user convenablement la corne de ses pieds par l’état de domesticité où l’homme l’a tenu. » Cette dernière circonstance est la plus commune.

Le cheval long jointé, par exemple, ne doit ce défaut qu’à la longueur de ses pieds, qu’à l’excès d’inclinaison qu’en retire le bras de levier inférieur qui, réagissant alors avec trop de force sur les tendons, les étend outre mesure. Du reste, la physiologie générale nous enseigne que la direction des phalanges doit faire un angle de 45° avec le sol pour que les colonnes de soutien réunissent toutes les conditions de solidité et de souplesse. Elle fait voir, en outre, que plus le paturon et le sabot sont longs, plus les tendons supportent de poids par l’augmentation du bras de