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et des poumons trop petits annoncent de suite la faiblesse de l’individu, parce que ses organes incluent singulièrement sur l’organisation musculaire.[1] »

Le cheval panard a le pied rejeté en dehors et l’appui ne se fait que d’un seul côté. Le pied souffrira nécessairement de cette répartition inégale de la masse à supporter. Or, Bracy- Clark a vu, dans ces conditions, le poitrail se rétrécir et les organes thoraciques en souffrir ostensiblement. La pratique, du reste, nous montre assez souvent des faits de cette nature.

La capacité de la poitrine étant aussi la mesure du volume du cœur, cet organe, comme le poumon, sera gêné aussitôt que des efforts accéléreront la circulation ; une compression se fera sentir dans toutes les parties de l’arbre circulatoire et, dès lors, pourront se développer des dilatations anévrysmatiques dans les ventricules coïncidant parfois avec l’emphysème pulmonaire. La rentrée du sang veineux dans le thorax et le cœur devenant difficile, les vaisseaux superficiels se gonfleront et, dans les plus grands nombre des cas, les battements de cet organe seront excessivement énergiques. Or, les battements violents du cœur ne sont-ils pas la preuve irréfragable de son fonctionnement pénible, et les maladies dont il est le siège ne sont-elles pas dues le plus souvent à un excès de travail, toutes conditions, on le voit, qui se retrouvent ici ?[2] En médecine humaine, les douleurs morales sont réputées causes efficientes les plus ordinaires des maladies de cœur ; mais le cheval,

  1. Noyés, mémoire déjà cité.
  2. Après la guerre de 1870, un très grand nombre de chevaux prussiens moururent à la suite de maladies de cœur. La mortalité fut plus grande chez les chevaux étroits de poitrine.