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vous, quand on voit des personnes excessivement mal conformées se porter aussi bien que possible ? Mais réfléchissez, vous répondrons-nous, que le travail, et un travail parfois outré, est la condition sine qua non de l’existence du cheval auquel on ne saurait appliquer ces vers si connus de Lafontaine :

… Qu’on me rende manchot, cul-de-jatte, impôtent …

Telle est, d’une manière générale, l’influence de la défectuosité des aplombs sur l’économie. Malheureusement, il faudra long-temps pour faire adopter ces idées, surtout aux personnes étrangères à la médecine. On ne s’étonnera donc pas si, pour les étouffer, on lance sur elles l’anathème, on les accable de ridicule. Rassurons-nous, car une cause qui n’est combattue que par l’ironie est gagnée devant la science et la raison. A l’expérience et au temps de faire le reste.


II


Spécialisons et voyons les troubles qui surviennent dans les cavités thoracique et abdominale.

Cavité thoracique. — La plupart des personnes à qui l’on dirait : votre cheval n’a dû sa fluxion de poitrine, par exemple, qu’au dérangement des aplombs, se révolteraient à l’idée qu’une cause en apparence aussi inoffensive fût capable d’atteindre ce résultat. « Le vétérinaire seul, habitué à juger les effets sympathiques, comprendra comment des fatigues qui n’ont presque pas de relâche peuvent faire éclore telle ou telle maladie, selon les dispositions où se trouvent les organes ». Mais si vous dites à l’incrédule :