Page:Cazenave - De l'hydrothérapie en vétérinaire.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

par ses effets secondaires elle fortifie les nerfs et rétablit le cours interrompu de l’esprit qui les parcourt. C’est ainsi sans doute qu’elle dissipe certaines douleurs, qu’elle prévient les spasmes et les engorgements. »

Il est évident que cette explication est en rapport avec les connaissances de l’époque,

C’est surtout pendant les longues guerres de l’Empire que les bons effets de l’eau froide se sont montrés dans tout leur éclat. C’est ce qui fit écrire au baron Percy : « Sydenham disait qu’il renoncerait à la médecine, si on lui ôtait l’opium ; pour moi, j’aurais abandonné la chirurgie des armées si l’on m’eût interdit l’usage de l’eau. » Ce célèbre chirurgien déclare avoir guéri la plupart de ses blessés à l’aide de ce liquide.

Jusqu’ici l’eau n’avait été employée qu’en chirurgie ; lorsque, en 1818, un jeune paysan de la Silésie autrichienne, Vincent Priessnitz, qui exerçait à Grœfenberg, à titre d’empirique, la médecine des animaux, s’aperçut des bons résultats qu’il obtenait de l’emploi de l’eau dans toutes les lésions qui survenaient aux membres et aux pieds des chevaux, en étendit l’emploi non-seulement en médecine vétérinaire, mais encore en médecine humaine. Il expérimenta d’abord sur lui-même, puis sur ses amis, et toujours satisfait de ses résultats, se transporta de village en village, donnant à la fois ses soins aux animaux et aux hommes. Sa réputation s’étendit rapidement, à tel point que les médecins et les vétérinaires auxquels il faisait une concurrence ruineuse, se plaignirent au gouvernement et le dénoncèrent comme exerçant illégalement la médecine.