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apparences, toi que je vénère ou méprise, et que j’adore ou que je hais !




gorge de l’atlas.


Vallée étroite, resserrée, étouffée entre ses montagnes. Verdure sombre, presque noire. En haut le ciel brûle. En bas le torrent gronde et roule ses cascades. Des rochers rouges, taillés comme par la hache d’un titan, gigantesques, sublimes, rappellent les rudes pensées de Michel-Ange. De l’autre côté du torrent, sautant de branche en branche, les petits singes, clowns bizarres, rient, crient, se balancent dans l’épaisseur des fourrés. Des hauteurs vers le torrent, des ruisseaux se glissent, coulent comme des serpents, et sous le soleil étincellent. Et par delà ces montagnes et ces profondeurs sauvages, par