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Et quel mépris pour ces lèvres de femme, qui n’ont cependant commis que la faute adorable d’avoir, les stupides, contenté nos désirs !




Nature, amoureuse éternelle, c’est toi qui rends fous les amants : dans les grands yeux de leurs amantes, ce sont tes yeux, beaux de mensonges, qu’ils contemplent, et où ils se meurent ; ce qu’ils adorent, ce qu’ils étreignent, c’est ta splendeur et ton néant ! — Partout sont les reflets de ta beauté : frissons des chairs et frissons des nuits, vagues onduleuses, cheveux flottants, lianes aux longs bras enlaçant les arbres des forêts, charme de la femme, et souplesse de son corps, mensonges de ses regards, de ses lèvres, Nature, éternelle amoureuse, c’est toi partout, c’est toujours toi ; et sous ces diverses