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enfermez, pressez, étreignez l’immortelle beauté du néant !




Ce qui fait la grandeur de l’amour, sa sublime et religieuse horreur, c’est qu’il perpétue la Vie, la Pensée, l’Esprit et le Sang, Dieu en ses milliers de formes. Aussi, pour les noces du Masculin et du Féminin éternels, il semble parfois que les cieux, les mers, les forêts, tout tressaille, chante et s’illumine. L’air est tiède ; les étoiles brillent, comme des yeux brûlants de désirs ; la mer carressante baise la plage, et chante, paisible, une chanson vague, qui berce et allanguit l’âme ; le clair de lune bleu enveloppe les bois ; tout se tait ; et les fleurs se meurent dans la nuit, les soupirs des fleurs montent dans la nuit, leurs chauds soupirs, leurs parfums lourds, où s’exhale leur âme expirante et consumée de volupté. Ô Hyménée, ô Hymen ! L’amour