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pour se nourrir, boivent du sang. Enfin la liberté, où est-elle ici-bas ? Suis-je libre de naître, libre de ne pas mourir, libre de changer mon cerveau, ma forme, la livrée que m’a imposée la naissance ? S’il est pour la nature des principes immortels, ils me paraissent se rapprocher beaucoup plutôt de ceux de 93, et des fantaisies sanglantes du très-pur Maximilien Robespierre.




Ce qui condamne la vie, c’est que de fort honnêtes gens, en vieillissant, deviennent des coquins ; des hommes de génie, de sots et plats vieillards ; des hommes de cœur, d’odieux égoïstes et des lâches ; des beautés sans tache, d’immondes petites vieilles ; et que c’est seulement après nous avoir déshonorés et flétris, qu’elle nous tue.