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paysage indien.


Une grande foule d’hommes, de femmes et d’enfants étaient là, immobiles, sous le ciel ardent, qui ne leur versait que du feu. Ils n’avaient plus d’âme ni de pensée ; leur tête était comme celle des animaux, sans clarté, toute silencieuse : corps maigres, longs bras, doigts effilés, des jambes comme en ont les morts. — Qu’avaient-ils fait, quelles dures puissances leur avaient infligé ces douleurs ? Le Soleil, les Vents, l’Air et l’Eau, tout ce qu’ils croyaient bon, ces Immortels, qu’ils disaient bienfaisants.




Pauvres enfants, doux enfantelets, comme sans défiance ils regardent la vie, et lui tendent leurs petits bras !