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Maïa, Déesse de l’Illusion, je reviens à ton culte oublié, et je voudrais, Mère des choses, que ce livre moins obscurément sût réfléchir ton image.

Oui, tout est destiné à périr ; tout n’est qu’apparences et visions. Je suis un rêve échappé de tes rêves, un fantôme parmi des fantômes.

J’ai tremblé d’abord, en voyant le néant qui était en moi, et dans les pensées des hommes, et dans celles que la langue humaine appelle les Pensées divines.

Aujourd’hui je rêve tranquille ainsi que toi, — ne te demandant plus que de beaux mensonges, des illusions nouvelles d’amour, de justice et de vertu.


1868.