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En tout ce qui est pur, je te cherche ô morte, et te revois : dans les regards des fleurs, dans les douceurs de mai, dans la neige sans tache des montagnes lointaines, — dans la neige surtout et l’azur des lointains, ô mes amours perdues, mes lointaines amours !




Tes regards ressemblaient à de grands horizons nocturnes, à des horizons tout fleuris d’étoiles : et mes désirs buvaient tes yeux, comme une lèvre altérée d’air aspire la fraîcheur des nuits.




Ton amour fut une eau profonde, où un soir de printemps je noyai mon