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Ton âme, ô Allah ! est pleine de rêves, de Dieux gigantesques, de terres et de cieux futurs, de germes d’êtres, qui apparaîtront au jour.

Et que de splendeurs évanouies déjà dans ton passé, et qui ne vivent plus, comme des perles détachées, que dans le précieux coffret de ta mémoire !




Je voudrais être le soleil, et me répandre en clartés d’or sur les océans, les déserts, sur les plaines et les forêts. Je voudrais être le vent d’été, le vent tiède, le vent qui passe, et va boire à travers la nuit les soupirs des vierges en pleurs. Je voudrais être, ô Allah ! ta lumière qui se donne à tous. Je voudrais être ta splendeur, je voudrais étreindre l’infini. Je voudrais, comme toi, couvrir toutes les âmes de l’immense azur de ma joie !