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Comme un roi qui appellerait le plus humble de ses sujets à partager son trône et sa puissance, tu m’as fait possesseur un moment du trésor de l’existence, de la pensée, du splendide manteau de la vie.

Tu m’as mis au doigt l’anneau de Salomon, tu m’as fait commander aux djinns.

J’habite, ô roi ! dans ton palais. Les animaux me servent comme des esclaves obéissants.

Sous l’apparence de jeunes femmes, les houris célestes s’offrent à mes lèvres.

Mais tout à coup paraît la Mort : tu me ravis l’anneau magique, et tu me fais rentrer dans la nuit du néant.




Vois comme peu à peu, ô Dschelaleddin, tu es monté dans la lumière. Tu n’étais d’abord qu’une goutte misérable de semence humaine. Des milliers d’élé-