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astres ; tu as répandu sur son corps les pâleurs tristes de la lune.

Tu as donc voulu, ô Allah ! rapprocher le ciel de mes lèvres ?




Les vallons baignés par la lune me rappellent tes seins où dormait ma tête, et l’aurore rafraîchissante me rappelle l’aurore de tes yeux.

Quand je vois des hirondelles noires qui battent de l’aile sur le sable, je pense à tes paupières qui tremblent.

Quand je me jette dans la mêlée parmi les têtes qui tombent comme des oiseaux morts, je souris, ne songeant qu’à toi ; et quand les sabres mordent ma chair, je songe, ô lionne ! à tes dents blanches, me faisant leurs morsures d’amour.